Pompes à chaleur : vers un coup de pouce bancaire pour les particuliers ?

Le 19 juin, à l’occasion de la 6e édition des Journées de la géothermie à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), le Premier ministre François Bayrou a exhorté le secteur bancaire à soutenir davantage l’installation de pompes à chaleur dans les foyers français. Louant une « source inépuisable d’énergie » et une « mine d’or » encore sous-exploitée, il a rappelé que seuls un million de ménages en sont aujourd’hui équipés. En cause notamment : un coût d’installation élevé, autour de 20 000 euros, soit le double d’une chaudière à gaz. Décryptage.

Pompe à chaleur : un équipement encore loin d’être accessible à tous ?

La rénovation énergétique constitue un levier efficace pour valoriser un bien immobilier, comme le rappelle Marc Dominguez, directeur de LIM PAC, dans un reportage de France 3 Nouvelle-Aquitaine diffusé en 2024 : « La rénovation du logement permet de faire des économies d’énergie et de valoriser son patrimoine. » Mais pour de nombreux particuliers, le passage à la pompe à chaleur reste un investissement lourd.

Cette technologie, notamment les modèles air-eau, capte les calories présentes dans l’air extérieur pour chauffer l’eau circulant dans les radiateurs. Un dispositif efficace, mais coûteux. « Sur une maison de 100 à 120 m², le coût d’investissement se situe entre 15 000 et 20 000 euros, sans les aides et hors isolation », explique Michaël Kisvel, de l’entreprise Maciejowski, lors du Salon de Limoges en 2024, au micro de France 3 Nouvelle-Aquitaine.

Si des aides publiques existent, elles dépendent des revenus fiscaux du foyer et ne suffisent pas toujours à déclencher l’achat. D’autant plus que, dans son discours prononcé à Biarritz le 19 juin, le Premier ministre François Bayrou a semblé écarter un soutien financier supplémentaire de l’État.

Vers un appui bancaire pour relancer la dynamique ?

Lors de la 6e édition des Journées de la géothermie, le 19 juin à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), François Bayrou a défendu une large adoption des pompes à chaleur, visant à remplacer d’ici vingt ans la moitié des chaudières à gaz dans les logements individuels. Une transition énergétique qui permettrait, selon lui, d’économiser l’équivalent de la moitié des importations de gaz russe d’avant 2022. Pour concrétiser cette ambition, le Premier ministre a appelé les banques à jouer un rôle central dans le financement.

Selon lui, le frein est avant tout financier. Il propose ainsi un mécanisme de financement porté par des acteurs publics comme la Caisse des dépôts ou la Banque publique d’investissement, afin de lisser le coût d’acquisition sur plusieurs années. « Si une famille se voit offrir, pour la même mensualité mais seulement plus étalée dans le temps, une pompe à chaleur plutôt qu’une chaudière à gaz, je suis sûr qu’elle fera ce choix parce qu’elle va économiser, en coût de l’énergie, les montants de cette mensualité », a-t-il expliqué devant les professionnels du secteur.

Le gouvernement vise chaque année 6 000 nouvelles installations de pompes à chaleur dans les logements individuels et 1 000 dans le secteur tertiaire ou les collectivités locales. Sans entrer dans les détails des dispositifs envisagés, le Premier ministre a estimé qu’il revient aux pouvoirs publics de proposer des solutions bancaires permettant de repartir le coût de ces installations dans le temps. Un groupe de travail dispose de trois mois pour présenter des pistes concrètes.

©Lalatiana Andréa RASAMOELINA : Journaliste – Copywriter

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