Ce concept de ville flottante soutenu par l’ONU n’a rien à voir avec les villages sur pilotis dans certains pays d’Asie. Édifié au large de Busan, Oceanix fait appel à des matériaux innovants et des technologies hors du commun et sera aussi en mesure de faire face aux ouragans, selon son concepteur.
Un projet qui ne risque pas de tomber à l’eau !
Comme l’a souligné Marc Collins Chen — cofondateur d’Oceanix— durant son allocution au Siège de l’ONU, les premières idées de villes flottantes sont apparues dans les années 1960. Trop irréalistes, tous ces projets sont en stand-by à l’image de Lilypad, une cité flottante d’une capacité de 50 000 personnes. Prévue pour 10 000 habitants, Oceanix relève moins de l’utopie et un prototype verra bientôt le jour au large de Busan, un choix mûrement réfléchi. La ville flottante pourra ainsi désengorger cette immense cité portuaire de 3,4 millions d’habitants. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui ont poussé l’ONU à soutenir ce projet. L’organisme international trouve dans ce projet une solution viable pour résoudre la crise urbaine qui servira prochainement dans près de 700 villes du monde. Le choix de Busan permettra également de vérifier la résistance d’Oceanix aux ouragans et tsunamis. Depuis une dizaine d’années, elle fait face à des événements climatiques d’ampleur.
Des infrastructures révolutionnaires
Le début des travaux est prévu pour 2022, 2023 au plus tard. Oceanix sera articulé autour de plateformes hexagonales. Elle sera plus précisément divisée en 6 villages disposant de différents quartiers de 2 hectares chacun. Sa structure sera réalisée dans du Biorock. Ce matériau est utilisé initialement pour réparer les récifs coralliens, mais semble s’adapter parfaitement aux besoins de la ville flottante. En absorbant les minéraux dans l’eau de mer, il se crée un revêtement de calcaire qui se renforce au fil du temps. De plus, le biorock est capable d’autoréparation, une qualité non négligeable qui lui permettra de résister aux tempêtes et autres phénomènes climatiques. Des cages seront aménagées sous les plateformes pour la culture d’algues et de pétoncles afin de pourvoir en partie à l’alimentation des habitants. La culture de fruits et légumes hors-sol est aussi envisagée. Oceanix sera également autonome en énergie. Pour l’eau, un système de déstalinisation et de récupération des eaux de pluie sera installé. En ce qui concerne les habitations et autres bâtiments, ils seront construits uniquement avec du bois ou du bambou. À la fin des travaux prévus pour 2025, 300 volontaires pourront élire domicile sur la cité flottante.