Autoconstruction : par où commencer et combien ça coûte vraiment ?

Chaque année en France, plus de 10 000 familles choisissent l’autoconstruction pour donner vie à leur projet de maison. Ce mode de construction séduit de plus en plus de particuliers, notamment pour les économies qu’il permet : jusqu’à 30 % sur le coût global et pour la liberté qu’il offre dans la conception d’un logement sur mesure. Mais par où commencer lorsqu’on souhaite se lancer ? Et quel budget faut-il prévoir ? On vous explique l’essentiel pour bien démarrer.

L’autoconstruction, comment ça fonctionne ?

Du point de vue juridique, l’autoconstruction désigne le fait pour un particulier, propriétaire d’un terrain, de construire lui-même sa maison. Dans ce cas, il endosse à la fois le rôle de maître d’ouvrage (celui qui pilote le projet) et de maître d’œuvre (celui qui le réalise). En France, rien n’interdit ce type de démarche, à condition de respecter la réglementation en vigueur.

Autoconstruire ne signifie pas forcément tout faire seul. Il est souvent conseillé de faire appel à des professionnels pour certaines étapes techniques, notamment pour le gros œuvre ou les installations spécifiques, afin de garantir la sécurité, la qualité et la conformité des travaux.

Comme pour tout projet de construction, l’autoconstructeur doit d’abord déposer une demande de permis de construire, obligatoire pour démarrer les travaux. Selon le Plan Immobilier, si le projet est conforme aux règles du Plan Local d’Urbanisme (PLU), le délai d’instruction est généralement de deux mois.

Après avoir abordé ce premier point essentiel, poursuivons avec les autres étapes clés à suivre pour mener votre projet d’autoconstruction dans les meilleures conditions.

Choisir un terrain adapté à son projet

L’étape suivante consiste à trouver un terrain qui corresponde à vos besoins et à votre future maison. Sa taille, son orientation, son accès et sa proximité avec les commodités (transports, commerces, écoles, services de santé) sont autant de critères à prendre en compte pour garantir un cadre de vie agréable et fonctionnel.

Il est également essentiel de vérifier les aspects réglementaires, notamment l’existence d’un PLU, qui définit les règles de construction propres à chaque zone. Ces règles peuvent conditionner la surface constructible, l’implantation de la maison, son apparence extérieure ou encore sa hauteur.

Autre point clé : assurez-vous que le terrain est viabilisé, c’est-à-dire raccordé (ou raccordable) aux réseaux d’eau potable, d’électricité, de gaz et d’assainissement.

Enfin, pour éviter tout litige futur, il est fortement recommandé de faire appel à un géomètre-expert pour réaliser le bornage du terrain et délimiter officiellement votre propriété.

Définir un délai réaliste pour la construction

Dans un projet d’autoconstruction, bien définir le délai de réalisation est une étape essentielle. Il faut garder à l’esprit qu’autoconstruire ne signifie pas forcément tout faire seul. Même dans une démarche autonome, il est souvent judicieux de faire appel à des professionnels du bâtiment comme un architecte ou un maître d’œuvre pour optimiser les plans, respecter les normes en vigueur, anticiper les contraintes techniques et surtout tenir les délais.

D’après Construction Durable, un projet d’autoconstruction demande en moyenne entre 12 et 24 mois pour être mené à terme.

Léo, artisan métallier et autoconstructeur d’une maison container, partage son expérience au micro de 18h39 en mars 2025 : « Ce terrain-là, je l’ai acquis en juillet 2022, on a débuté la construction de notre maison container en juillet 2023 et on projette qu’elle soit terminée en juillet 2025. On avait principalement projeté d’y passer un an. (…) En le faisant tout seul, ce n’est pas possible. On va faire les petites finitions tranquillement jusqu’à juillet. »

Ce témoignage souligne l’importance de prévoir un planning réaliste, de solliciter un soutien professionnel, et de ne pas minimiser le temps requis pour une autoconstruction.

Prévoir un budget réaliste et bien pensé

Si l’autoconstruction peut permettre de réaliser des économies par rapport à une construction traditionnelle, elle représente tout de même un investissement conséquent. Pour éviter les mauvaises surprises, il est essentiel d’établir un budget réaliste, en intégrant non seulement le coût des travaux, mais aussi les frais annexes : achat du terrain, permis de construire, assurances, frais de notaire, taxes diverses, etc.

Le coût de construction varie selon plusieurs facteurs : la région, la surface de la maison, le niveau de finition ou encore les matériaux choisis. Il est donc conseillé de faire réaliser plusieurs devis par des professionnels du bâtiment pour avoir une vision claire des prix. Prévoyez également une marge de sécurité pour couvrir les imprévus et dépenses supplémentaires.

D’après Construction Durable, le prix moyen d’une autoconstruction se situe entre 300 € et 1 200 € par m², selon le niveau de personnalisation.

Côté financement, Léo, artisan métallier et autoconstructeur d’une maison container de 105 m², avait estimé son budget total à 80 000 €. « On a réussi à tenir ce budget, on est à 78 000 € de dépenses », précise-t-il. Mais il souligne aussi une difficulté courante dans ce type de projet : l’accès au financement : « On ne peut pas décrocher de prêt immobilier pour faire une autoconstruction. »

Face à cette contrainte, Léo a opté pour une autre stratégie : « J’ai choisi de faire deux crédit travaux donc emprunter 50 000 euros et amener le reste de la somme de mon épargne personnelle. »

Son témoignage rappelle qu’au-delà du budget global, il est essentiel de bien réfléchir à la stratégie de financement, surtout lorsque les prêts immobiliers traditionnels ne sont pas accessibles dans le cadre d’une autoconstruction complète.

Autoconstruire, c’est possible, à condition d’anticiper chaque étape avec méthode et réalisme.

https://www.youtube.com/watch?v=okDOfabzSLg

©Lalatiana Andréa RASAMOELINA : Journaliste – Copywriter

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