Malgré la crise qui touche le marché immobilier, le secteur du luxe connaît un essor fulgurant. Il signe en 2022 une année exceptionnelle avec des ventes record et un retour en masse de la clientèle étrangère. Focus.
Une année historique pour l’immobilier de luxe
L’inflation, la guerre en Ukraine et la hausse des taux d’intérêt ont entraîné une baisse de dynamisme dans l’ensemble du secteur. Pourtant, les réseaux immobiliers de luxe ne semblent pas affectés par la crise. D’après ses récentes études, Sotheby’s International Realty présente un volume de vente de 1,61 milliard d’euros en 2022. Avec un prix moyen de transaction de 1,67 million d’euros, le réseau a enregistré une hausse de 15 % par rapport à 2021. Le volume total de vente réalisé par l’ensemble de ses agences a quant à lui augmenté de 11 % par rapport à 2021.
L’expert Daniel Féau note également que le marché du luxe se démarque de plus en plus du marché global avec un prix de vente moyen de 17 236 €/m², et en constante augmentation. Néanmoins, les grands appartements haussmanniens dont le prix de vente est compris entre 1,5 et 3 millions d’euros trouvent plus difficilement preneur. Malgré ce recul, le marché enregistre un volume d’affaires global de 40 % supérieur aux chiffres de 2019. Quant à Barnes, son chiffre d’affaires bondit de 10 %, prouvant que l’immobilier de luxe est un secteur imperturbable.
Des prix phénoménaux sur des biens d’exception
L’écart de l’immobilier de luxe par rapport au marché global s’est largement creusé au cours de ces dernières années. Alors que les prix moyens de ce segment surpassent 17 000 euros le mètre carré sur le marché parisien, une surcote de 25 % est ajoutée pour les biens avec jardin ou terrasse. Malgré les prix qui s’envolent, de nombreuses propriétés de prestige ont rapidement trouvé preneurs durant l’année 2022. Sotheby a vendu un hôtel particulier dans le quartier OCDE, dans le 16e arrondissement de Paris, pour plus de 30 millions d’euros. Le marché du luxe pour des destinations autres que Paris connaît également un grand succès. L’enseigne Barnes a notamment réalisé plusieurs ventes à plus de 15 millions d’euros autour du bassin d’Arcachon au Cap Ferret et Pyla-sur-Mer tandis que le Coldwell Banker réalise un quart de ses ventes sur le marché de luxe de Saintes, en Charente-Maritime.
Une clientèle diversifiée
Face au durcissement du marché conventionnel et des démarches d’obtention d’un crédit immobilier pour les Français, le marché de prestige a su bénéficier du retour des étrangers. Ils représentent près de 40 % de la clientèle sur des ventes dépassant les 3 millions d’euros. Le regain d’intérêt des étrangers pour l’immobilier de luxe en France s’explique par le confinement qui les a empêchés de se déplacer vers d’autres pays. Certains acheteurs dont la fortune est libellée en dollars souhaitent également profiter d’un taux de change plus attractif. Les acheteurs américains bénéficient de conditions d’emprunt plus avantageuses en France que chez eux.