La hausse des taux de crédit immobilier et les prix des biens en constante augmentation, surtout dans l’ancien, ont eu raison du pouvoir d’achat des Français, selon le Conseil supérieur du notariat ou CSN. En 8 mois à peine, entre janvier et septembre 2022, les acheteurs acquièrent 4 mètres carrés de moins en moyenne par rapport à 2021. Ce recul est le plus important constaté depuis une quinzaine d’années.
Des chiffres qui en disent long sur le recul du pouvoir d’achat
En France métropolitaine, les acheteurs peuvent aujourd’hui se permettre d’acheter un logement de 80 mètres carrés en moyenne, contre 84 mètres carrés en 2021. Ce chiffre stagnait autour de 85 mètres carrés depuis 2018. Cette érosion est surtout marquée pour les maisons, dont le prix de vente s’est envolé après la longue période de confinement post Covid-19. Avec une échéance mensuelle de 1300 euros par exemple, pour un crédit immobilier sur 20 ans, les acquéreurs peuvent avoir une maison de 114 mètres carrés en moyenne contre 123 mètres carrés en 2021. L’achat d’un appartement de 40 mètres carrés peut être financé par un crédit de 800 euros par mois sur 20 ans également, d’après le calcul effectué par le CSN de janvier à octobre 2022.
Retour sur l’augmentation des taux immobiliers
De nombreux ménages se voient contraints de réduire leurs exigences quant au logement qu’ils souhaitent acheter. D’autres ont même renoncé à leur projet, à cause de l’augmentation inédite des taux immobiliers en seulement 8 mois, de janvier à septembre 2022, avec presque 60 points de base depuis le début de l’année. Si le taux moyen d’un crédit immobilier sur 20 ans était de 1,10 % en janvier 2022, à fin juillet, il affiche 1,69 %. Certaines banques appliquent même des taux d’emprunt affolants, jusqu’à 1,90 %. Mais cette situation ne changera pas d’ici peu selon les professionnels de l’immobilier. On s’attend même à voir monter les taux de crédit à 2 %, peut-être 3 en cette fin d’année 2022.
La vente des passoires thermiques en nette augmentation
Les habitations classées F et G, mal isolées et qui seront interdites à la location à partir de 2025, représentent 17 % des ventes au troisième trimestre de 2022, contre 11 % au même exercice de 2021. Pour rappel, la loi Climat résilience permet de profiter d’un financement du reste à charge des travaux de rénovation pour tous les ménages sans distinction de revenus, notamment grâce à des prêts garantis par l’État.