Le point sur l’augmentation de la taxe foncière entre 2010 et 2020

Au cours de la dernière décennie, la France a enregistré une importante hausse de la taxe foncière. Le dernier Observatoire national des taxes foncières de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) indique une augmentation de 27,9 % entre 2010 et 2020.

Quelles sont les villes en tête ? 

La taxe foncière est un impôt payé chaque année par les propriétaires sur tous types de biens immobiliers. Son montant est établi selon la valeur locative cadastrale du bien, multipliée par le taux d’imposition défini par chaque commune. Entre 2010 et 2020, la taxe foncière a augmenté de 27,9 % contre seulement 11,4 % les cinq dernières années. Malgré une hausse significative à l’échelle nationale, l’UNPI observe néanmoins une inégalité entre les villes. Les villes de l’ouest sont en tête avec Nantes qui enregistre la plus grande hausse de la décennie, soit +37,5 %. Lille arrive en deuxième position avec +36 %, suivie par Angers (+33 %) et Strasbourg (+28 %). La ville d’Orléans enregistre quant à elle une augmentation de 24 % entre 2010 et 2021. Elle détient pourtant le record en 2021 avec une hausse de 9 %.

Dans les 50 villes les plus peuplées de France, l’augmentation de la taxe foncière en 2021 reste néanmoins continue par rapport aux dix dernières années, avec une progression de +1 %. Cette augmentation s’explique par une revalorisation des bases locatives exceptionnellement bas, à + 0,1 % en raison d’une faible inflation. 

Les conséquences des « taxes satellites » 

Selon l’Observatoire de l’UNPI, l’augmentation de la taxe foncière trouve son origine dans la hausse des taux décidée par les élus locaux. La revalorisation nationale des bases locatives qui a subi une augmentation de 14,2 % en dix ans est également à l’origine de cette hausse. Mais, ce n’est pas que la taxe foncière en tant que telle qui subit cette flambée, mais aussi toutes les autres taxes annexes. En effet, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (Teom) augmente en même temps que le coût de la collecte. La taxe générale sur les activités polluantes, la taxe spéciale d’équipement (TSE), la taxe Gemapi et d’autres taxes adressées aux intercommunalités progressent également. Pour les communes, cette augmentation vise à pallier les pertes engendrées par la disparition progressive de la taxe d’habitation, qui sera complètement supprimée en 2023. Alors que les dotations reversées par l’État ne compensent pas entièrement le manque à gagner, la taxe foncière reste pour l’heure un levier majeur de ressources financières pour les collectivités.