La capitale bretonne est attrayante à bien des égards. Elle est facilement accessible depuis Paris, mais aussi Nantes. Le marché de l’emploi rennais connaît aussi une belle dynamique. La métropole peut aussi se targuer d’être une des meilleures villes étudiantes dans l’Hexagone. Victime de son succès, Rennes peine désormais à suivre la demande en matière de logements, surtout à la rentrée.
Les étudiants, les premières victimes
À Rennes, l’offre ne suit plus la demande, fait étonnant dans une métropole proposant 130 000 logements et où de nouveaux immeubles sortent régulièrement de terre. Cette pénurie touche surtout les petites surfaces. Ce type de logement est le plus prisé des étudiants, dont le nombre a augmenté de près de 25 % en dix ans dans la capitale bretonne, selon le président de Rennes Métropole, Honoré Puil. Face à l’ampleur des demandes, les prix ont grimpé en flèche, au grand dam de ces jeunes dont le budget ne suit pas forcément.
Il faut plus de temps et une grande réactivité pour postuler sur les sites spécialisés. Il est d’autant plus difficile de trouver un logement adapté durant la rentrée. Après cette période, la tension baisse considérablement. La pandémie de Covid-19 a entre autres accentué cette rareté des offres de logement. Si à l’approche de l’été, une centaine de locataires mettaient fin à leur contrat de bail, depuis la crise, ce chiffre est réduit de moitié. Rennes n’est pas un cas isolé. Les étudiants peinent aussi à se loger à Lyon, où l’on enregistre environ quatre demandes pour une seule offre.
La location courte durée est-elle en cause dans cette pénurie de logements ?
Aussi appelée location temporaire, la location de courte durée consiste à mettre à disposition un logement meublé pendant une nuit ou quelques mois à des locataires de passage qui ne doivent pas y résider plus de 8 mois par an. Airbnb est une plateforme de référence en la matière. Dans le cas de Rennes, le site AirDNA, un outil qui aide les propriétaires à améliorer la visibilité de leur logement sur Airbnb, enregistre un millier de biens proposés à la location de courte durée sur la plateforme fin 2021. Désormais, ils frôlent les 1 300 logements. Et pour cause, les propriétaires estiment que cette forme de location est plus rentable et moins contraignante, en ce qui concerne les formalités administratives et légales. La loi Climat n’arrange pas les choses. Elle interdit la location de passoires thermiques classées G et F, respectivement en 2025 et 2028. Avec le coût exorbitant des rénovations énergétiques, les bailleurs préfèrent se rabattre sur la location temporaire, qui n’est pas concernée par cette restriction pour le moment.