Voilà un type d’investissement qui peut très bien se passer, surtout pour les particuliers dont l’achat immobilier à plusieurs constitue la seule possibilité d’accéder à la propriété. Cette idée peut pourtant être une source de conflits. Il faut choisir judicieusement ses associés et le régime d’achat.
Qu’en disent les banques ?
Aujourd’hui, presque aucune situation n’est simple à défendre auprès d’une banque pour obtenir un crédit immobilier, et encore moins un achat à plusieurs. L’acquisition d’un logement entre amis n’est pourtant pas impossible, à condition de bien mettre en valeur le dossier de demande de prêt. La banque va chercher avant toute chose une garantie de stabilité des demandeurs multiples, qui peuvent ne pas avoir la même situation financière, d’emploi ou matrimoniale. Le projet doit être cohérent. Les primo-accédants ont par exemple moins de chance de voir leur dossier accepté. La banque est plus encline à valider la demande d’un prêt pour un investissement locatif ou l’achat d’une résidence secondaire entre amis.
Pour un projet aussi atypique, elle va aussi s’attarder sur la question du lien qui unit les acheteurs. Préférez alors vous engager avec des personnes de confiance et des amis de longue date avec lesquels vous n’aurez pas de mal à gérer les conflits éventuels qui pourraient arriver dans le futur. Toutes les décisions doivent en effet être prises à l’unanimité. Pour les acheteurs en couple qui souhaitent participer à l’achat entre amis sans leur conjoint, les banques demandent souvent à ce que celui-ci soit caution solidaire.
Achat immobilier entre amis : sous quelle forme ?
L’achat en indivision est le régime juridique qui convient le mieux entre amis. Cette solution simple ne demande pas de démarche spécifique, si ce n’est de passer devant le notaire. Chaque copropriétaire est alors propriétaire du bien à la hauteur de son apport financier. Les frais fiscaux et d’entretien du logement acquis sont à la charge de l’ensemble des acheteurs. Par contre, la loi n’interdit pas à chaque indivis de vendre sa part de bien. Mais les copropriétaires doivent être prioritaires lors du rachat. Si un indivis décède, sa part revient systématiquement à ses héritiers.
L’achat par l’intermédiaire d’une Société Civile Immobilière ou SCI, paraît plus sécurisant. Les copropriétaires créent alors une SCI dans laquelle ils injectent des fonds pour l’achat immobilier. Cette société achète le bien et en devient alors propriétaire. Chaque indivis est propriétaire de la SCI à la hauteur des fonds investis. La création d’une telle société nécessite un coût élevé, jusqu’à 2000 € environ, surtout si les copropriétaires font appel à un professionnel et à un expert comptable.