La majorité des banques appliquent les recommandations émises par le Haut Conseil de Stabilité financière en décembre 2019. Depuis début 2020, elles entendent durcir les conditions d’accès aux crédits immobiliers. Les chiffres révélés en janvier par l’Observatoire Crédit Logement/CSA ont d’ailleurs mis en exergue ces changements liés aux conditions d’emprunt.
Stabilité des taux d’intérêt du crédit immobilier : l’apparence est trompeuse ?
Théoriquement, les taux d’intérêt du crédit immobilier se sont stabilisés tout au long du mois de janvier 2020, à 1,13 % selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Concrètement néanmoins, une hausse légère des taux est remarquée selon la durée du prêt. En effet, le taux d’intérêt pour un emprunt de 15 ans est de 0,92 %. Il passe à 1,08 % sur 20 ans et 1,33 % sur 25 ans. Les taux d’intérêt ont donc augmenté de 0,04 point, de 0,03 point et 0,02 point pour ces durées respectives. Si les taux d’intérêt semblent stables, malgré la hausse, c’est surtout en raison de la diminution rapide de la durée de remboursement.
Durée des prêts immobiliers : revue à la baisse
En janvier 2020, la durée moyenne des prêts immobiliers contractés est de 227 mois, soit 19 ans. Ce sont donc 5 mois en moins que la durée moyenne en décembre 2019. Le rapport de l’Observatoire Crédit Logement/CSA affiche un recul de 0,4 point pour les prêts immobiliers supérieurs à 25 ans. La durée de remboursement échelonné entre 15 et 20 ans connaît par contre une hausse de l’ordre de 33,1 %.
Apport personnel : un rebondissement remarqué
En janvier 2020, le niveau de l’apport personnel des emprunteurs a augmenté de 9,1 % contre une diminution de -5,5 % en décembre 2019 selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA. La part des emprunteurs jeunes et/ou modestes connaît par ailleurs une baisse importante. En effet, si cette catégorie spécifique de clients a réussi à faire des emprunts en 2019, c’est surtout grâce au taux d’apport personnel très faible durant cette année.
Ces statistiques surviennent après que Bercy et la Banque de France ont recommandé aux banques de revoir les conditions d’accès aux prêts immobiliers. Afin d’éviter une « surchauffe » du marché, les autorités financières leur ont en effet demandé de limiter l’octroi des prêts d’une durée de 25 ans et de veiller à maintenir à 33 % le taux d’endettement des emprunteurs.