Il a créé bien des émules, mais aujourd’hui, le projet de liste noire des locataires mauvais payeurs conduit par la Fédération nationale de l’immobilier ou Fnaim est mis en stand-by. L’annonce a été faite via Twitter par Jean-Marc Torrollion, le président actuel de la Fnaim.
La faute aux conditions techniques « non réunies »
Dans un communiqué publié sur Twitter, la Fnaim annonce la mise en suspens de son fameux projet. Son président avoue que « les conditions techniques ne sont pas réunies pour créer un fichier des impayés locatifs ». L’organisation a par ailleurs mis en exergue l’importance de poursuivre le dialogue « avec les pouvoirs publics pour rétablir la confiance propriétaires-locataires ».
Cette déclaration de la Fnaim — principale organisation des agents immobiliers en France — intervient au lendemain d’un entretien avec la CNIL ou Commission nationale informatique et liberté. Dans son communiqué, le président Jean-Marc Torrollion annonce par ailleurs que l’organisation souhaite se donner du temps pour mettre en place ce nouvel outil, avec « professionnalisme et exigence ». Preuve en est que le projet n’a donc pas été abandonné, mais tout juste mis en suspens. « Pour autant, nous sommes ouverts à d’autres solutions », a-t-il néanmoins tenu à préciser.
Un projet vivement critiqué dès le début
En janvier 2020, la Fnaim avait fait part de son projet de création d’une base de données pour recenser les locataires avec au moins un retard de trois mois dans le paiement de leurs loyers. Le fichier qui devait initialement être opérationnel en 2021 était adressé exclusivement aux agents immobiliers. Les administrateurs de biens devaient également pouvoir y accéder.
Selon la Fnaim, cette base de données devait permettre de mieux juger les candidats à la location en instaurant « l’objectivité et la transparence ». Elle aurait également permis d’instaurer une « présomption de confiance » envers les candidats. L’annonce de la mise en œuvre d’un tel projet avait néanmoins suscité des critiques et une forte opposition non seulement de la part d’associations de locataires et de consommateurs, mais également de la part du gouvernement.
Julien Denormandie, actuel ministre du Logement s’était en effet prononcé contre ce fichier. D’ailleurs, sa réponse à l’annonce de mis en suspens émis par le président de la Fnaim ne s’est pas faite attendre. Sur Twitter, le ministre a effectivement tenu à « saluer » la décision de la Fnaim d’ajourner cette idée.