Présence de plomb dans les habitations

Chez les individus d\’âge mineur, l\’intoxication par le plomb se traduisant généralement par des cas de saturnisme est surtout due à l\’absorption d\’écailles de revêtements dégradés appartenant aux immeubles construits avant 1949. Dans la région francilienne, plus de 200 enfants intoxiqués par le plomb ont été comptabilisés en 2007. Il est donc essentiel de multiplier les démarches de prévention afin de réduire les risques liés à l\’ingestion de plomb.

Définition

La présence de plomb dans les habitations est une des causes principales d\’intoxication aiguë ou chronique par le plomb entraînant une maladie appelée
« saturnisme », en référence à la planète Saturne le symbole du plomb chez les alchimistes.

Le plomb fait d\’ailleurs partie des métaux qui ne jouent aucun rôle dans le corps humain, ni dans l’organisme des autres espèces animales et végétales. À partir d\’une certaine quantité ingérée, il entraine donc de graves troubles neurologiques chez les humains, et particulièrement chez l\’enfant où les effets sont souvent irréversibles (retard mental, problèmes de croissance, etc.).

Ce sont les peintures anciennes et les vitraux issus de la mode du « Gothic revival » du XIXe siècle qui étaient à l\’origine de l\’utilisation fréquente du plomb dans les décorations d\’habitation. Ils semblent aujourd\’hui devenus la première cause de saturnisme dans les pays où le plomb n\’entre plus dans la composition du carburant.

La quantité maximale tolérée en France est actuellement de 100 µg de plomb par litre de sang contre 400 µg par litre de sang en 1976. Les spécialistes sont cependant nombreux à affirmer que les effets du plomb sont nuisibles pour le cerveau à des taux plus faibles que le « seuil légal de danger ».

Déclaration d\’un cas d\’intoxication

La réduction des risques liés à l\’intoxication par le plomb nécessite donc des démarches individuelles et collectives, prenant en compte l\’évaluation de tous les risques d\’exposition et le contrôle strict des sources de pollution. La prévention s\’appuie surtout sur les déclarations obligatoires des cas d\’intoxication envoyés par les médecins.

Les acteurs de la santé qui dépistent un cas de saturnisme chez une personne d\’âge mineur sont donc dans l\’obligation d\’informer le médecin inspecteur de santé publique de la DDASS, direction départementale des affaires sanitaires et sociales. La préfecture sera ensuite informée de l\’existence de ce cas de saturnisme par le médecin inspecteur de santé publique.

Réalisation d\’une enquête environnementale

La réalisation d\’une enquête environnementale est amorcée dès lors que le préfet est informé de la présence d\’un cas de saturnisme chez une personne d\’âge mineur. La direction du service communal d\’hygiène et de santé de la commune où a été constaté le cas de saturnisme est généralement chargée d\’effectuer une enquête sur l\’environnement du mineur afin de définir l\’origine de l\’intoxication.

Selon les articles de L.1334-1 à 1334-4 du Code de Santé publique, chaque cas de saturnisme ou de risque d\’intoxication par le plomb, autorise le Préfet à imposer un diagnostic de la résidence ou de l\’immeuble concerné, par ses services ou par un diagnostiqueur agréé.

Si l\’évaluation dévoile la présence d\’une source de plomb, la préfecture peut obliger le propriétaire à effectuer les travaux nécessaires pour éliminer les risques d\’intoxication. En cas de refus de la part du propriétaire, le Préfet est en mesure de réaliser les travaux à la charge de ce dernier.

Notons que les risques d\’exposition au plomb existent chez toutes les personnes d\’âge mineur habitant un immeuble ou une partie d\’immeuble construit avant le 1er janvier 1949 comportant des revêtements dégradés.